chroniques
the travelling guild
Solo project by a French guitarist and field recording proponent, who travels with an acoustic axe and a mic. The pieces here are based on simple, folk based compositions (some of wich sound spontaneous), accompanied by various environmental backdrops that are low-key in a complementary way. The results feel more ad-hoc and natural than some similar work I’ve heard, and I think this makes the recording function in a far more involving way. Splendid music for summer.
BYRON COLEY – THE WIRE
From France hails Imagho who travels his country armed with a microphone and a guitar. He places the microphone in such a way that the nature around him becomes an instrument, all along which he tinkles on his guitar. The nature can also be an unused church, or the fruitmarket. Highly elegant stuff here...
FRANZ DE WAARD – VITAL WEEKLY
A 3" CDR of effervescent birdsongs backing gentle acoustic guitar. The authentic settings (abandoned man-made places and overgrown woods if the insert is anything to go by) lend a quiet, natural, harmonious beauty. The crisp crackle of twigs underfoot, the quiet shuffling of preparation, insect chitter-drone as percussion, benevolent voices just out of intelligible distance. The sounds of running water, as if near a stream, and later rainfall, soft patter on a tent roof, perhaps. A subtly recognizable difference is heard between the pitches of day insects and night insects, a very in-the-moment feel. Not much change-up or range, but certainly pleasant.
DIGITALIS INDUSTRIES
inside looking out
C’est aujourd’hui mercredi 2 avril, que sort officiellement le nouvel album solo de Jean Louis Prades, sous le pseudonyme d’Imagho, pseudonyme qu’il utilise depuis une dizaine d’années pour signer son travail en solo. Intitulé Inside Looking Out il réunit quelques délicieuses plages instrumentales de guitare dans une veine musicale assez proche des douces errances intimistes et spacieuses de Fred Frith, Jim O’Rourke ou de Bill Frisell. Entre folk et jazz les douze titres de cet album défilent comme une suite de paysages homogènes que soulignent, avec beaucoup d’adresse et de discrétion, quelques enregistrements réalisés en plein air, un saxophone, quelques rythmes et quelques voix parlées ou chantées. L’ensemble est de temps à autres enrichi par de légères manipulations électroniques qui élèvent ces fragiles compositions vers des sphères imaginaires et poétiques dont on ne souhaiterait jamais redescendre.
Eric Serva – FRANCE MUSIQUE
Jean-Louis Prades a un beau parcours derrière lui. Un de ceux qui peuvent lui promettre encore un avenir bien rempli. Pourtant, alors qu’on le connaît le plus souvent sous le nom de Imagho, il reste largement inconnu, voire méprisé, chez nous. Encore une de ces injustices dont nous avons le secret. Heureusement pour lui, il possède de fervents supporters, dont je fais partie. Du moins reste-t-il apprécié par un cercle d’initiés et commence à connaitre une reconnaissance critique méritée. Il faut dire que son précédent disque, Nocturnes, avait marqué les esprits et que, depuis, on prend Imagho de plus en plus au sérieux. Inside Looking Out poursuit ainsi une dynamique de conquête qui risque de toucher, on l’espère, un public plus large. En tout cas les chroniques élogieuses se sont multipliées ces derniers mois et on peut difficilement avancer que cette unanimité soit vraiment usurpée. Ainsi, Inside Looking Out, sa dernière réalisation, n’est pas le genre de disque qui génère un buzz fabriqué de toutes pièces comme on l’a trop souvent vu. C’est aussi pour cela que les œuvres d’Imagho supporteront mieux les affres du temps.
Ayant touché au rock, à la noise, au jazz improvisé et à l’électronique expérimentale, Jean-Louis Prades parvient avec son projet solo à combiner pas mal de ses influences et de son vécu musical des plus riches pour mettre sur pied une musique alambiquée, parfois tortueuse mais toujours soucieuse de justesse dans le ton et la forme. Ici, c’est la clarté sonore qui l’emporte avec des guitares omniprésentes et une électronique diffuse qui se déploient avec une douce mélancolie et ce sentiment que le temps ne peut plus avoir d’emprise sur vous. Pour arriver à ce résultat, Prades s’est entouré d’un personnel trié sur le volet et mûrement choisi. Ainsi rencontre-t-on David Fenech, Daniel Palomo Vinuesa, Cyklyk et Vanessa Sarraf, qui apportent tous un plus indéniable. Mais, plus que tout, c’est le travail de masterisation d’Hervé Thomas (Hint, Fragile) qui donne une coloration particulière à l’ensemble. En parcourant ce disque on pense à toute cette école américaine qui, de Fred Frith à Loren Mazzacane Connors en passant par des types comme John Fahey, a mis un éclairage neuf sur la vision que l’on pouvait avoir des lignes mélodiques réalisées à la guitare. Ajoutez à cela une capacité à intégrer des passages électroniques dignes d’un Fennesz ou rappelant ses collaborations avec Fragile et Ultra Milkmaids, vous aurez une idée de la forme sonore prise par ce disque.
Pour couronner le tout, Inside Looking Out est agrémenté d’un deuxième disque qui retrace dix années de carrière avec des titres piochés au hasard de sa discographie mais aussi des inédits. La sélection, même s’il y a inévitablement des oublis, est des plus judicieuses. Si l’album Nocturnes est surreprésenté ce n’est peut-être pas un hasard mais personne ne s’en plaindra. Sur cette rétrospective, nommée Rhythm / Treble 1998-2008, ce sont pas moins de dix-huit titres qui font la démonstration de l’évolution du personnage et qui mettent en évidence une flamboyance d’écriture qu’on ne connaît pas tellement dans l’Hexagone. Qu’elle soit à découvrir ou à redécouvrir, on ne pourra rester de glace devant une musique aussi prenante.
LIABILITY
Imagho, projet solo de Jean-Louis Prades n’est pas vraiment un habitué de nos pages. Pourtant il flirte ou a flirté régulièrement avec des artistes comme Frz, Fragile (Hervé Thomas de Hint, responsable du mastering de ce nouvel album) ou Ultra Milkmaids. Il sort ici son quatrième album solo sur lequel on retrouve d’autres têtes connues puisque David Fenech et Daniel Palomo Vinuesa y vont de leur participation.
Avec un tel passif, on s’attendait à un certain mélange entre guitares folk et bidouillages électroniques qui, s’ils sont bien présents, s’avèrent ici fort réduit, laissant la part belle à cette guitare chaleureuse, ces mélodies soyeuses, ces ambiances aigres-douces. Quelques chants d’oiseaux (From The Inside Looking Out), field recordings de gens qui parlent (Lament), ambiance de fête foraine, le début de l’album s’appuie sur des enregistrements d’ambiance, comme pour placer ces vignettes mélodiques dans un contexte, aider à l’évocation, la suggestion, l’impression de se laisser bercer dans un parc sur des mélodies soignées et fort joliment construites (Silves). De fait, l’électronique pure y est rare. On remarquera les glitches rythmiques et frétillants de City of Glass produits par Cyclyk, des montées et descentes de nappes et autres bidouillages électroniques sur In situ, de fines textures grésillantes enrobant les guitares sur Fée, de légers effets sur les six cordes de Ericeira, bref, une électronique toute en subtilités, fidèle à la musique d’Imagho en fait.
Généralement instrumental, ce nouvel album se voit quelques fois habillé d’une voix, sans pourtant en faire des chansons. David Fenech produit plus des plaintes vocales, ou lamentations comme le suggère le titre (Lament), et ce sont des spoken words qui interviennent sur Love Poem et Septentrion. On remarquera enfin quelques accents jazz ou blues que ce soit de part le jeu de guitare ou l’ajout du saxophone de Daniel Palomo Vinuesa sur Circaetes.
Ce nouvel album sort sous forme d’un double digipack avec donc un deuxième CD pour fêter les 10 ans d’activité de Imagho. Il s’agit donc d’une compilation intitulée Rythm/Treble 1998-2008 qui nous permet de refaire une passe complète (18 titres !) sur ce projet solo avec de nombreux titres extraits de ses précédents albums, mais aussi et surtout de regrouper quelques pistes essaimées sur diverses compilations, ainsi que des inédits, soit le travail parfait pour satisfaire tous les fans. Si l’on ne devait retenir que quelques titres, on citerait Bienvenue et Clodomir pour leurs multiples couches de guitares lumineuses (tous deux extraits de l’album Nocturnes), des inédits bien sûr tel que ... ou ailleurs au son beaucoup plus rock et sec, Hypno, aidé par l’électronique pour une ambiance lourde et inquiétante ou - Meth - et ses clics rythmiques. Deux titres un peu à part enfin avec The Endurance enregistré en live lors d’un festival qui se démarque par son ambiance cinématographique, avec ces bruitages sombres, ces cordes, cette voix qui nous conte une histoire. Cette compilation se termine avec Three Mile Island qui est quant à lui extrait de l’album Image des mondes flottants. Apaisement d’abord avec bruitage d’eau qui coule, rivière et nappe minérale bientôt écrasé d’une rythmique concassée.
Un bel album de folk tour à tour cotonneuse et lumineuse, une compilation bonus du même acabit, du bel ouvrage pour amateurs du genre.
ETHERREAL
Jean-Louis Prades a initié ce projet ambient/guitare acoustique depuis la fin des années 90. Egalement membre du duo Baka ! ainsi que du trio noise Sketches of Pain, notre lyonnais se concentre désormais uniquement sur cette entité. Ce troisième effort ne déroge pas à la genèse du son Imagho soit un travail subtil et harmonique sur les couches de guitares et les drones afin de restituer une musique cinématique. Avec ses dix doigts et quelques arrangements discrets, Imagho parvient à insuffler, à coup de multiplications mélodiques, une pureté flottante presque palpable. Nuancé selon les morceaux de Ukulélé (le surdoué David Fenech), de saxophone ou de voix féminine, cet « Inside looking out », magnifique, vous fera scintiller les ouirs dans la plénitude d’un instant choisi.
NUKE MAG
Imagho a dix ans ! Et si l’évocation d’un tel anniversaire ne sera pas d’une grande utilité à ceux qui, nombreux, ignorent encore l’oeuvre que mène Jean-Louis Prades sous ce nom, ce sera un indice pour tous les autres afin de mesurer tout le chemin accompli durant cette décennie par Imagho. Exclusivement instrumental et porté par les ombres du post-rock, du jazz et des musiques nouvelles, Imagho a signé quatre albums essentiels, ainsi que deux collaborations, avec Ultra Milkmaids et Fragile, tout en essaimant en multiples projets parallèles d’obédience plus noise et improvisée (Baka !, Fovea, Sketches of Pain, Frz-Imagho et Secret Name). Une oeuvre foisonnante donc, qui s’enrichit aujourd’hui d’un nouvel album, Inside looking out, où la musique d’Imagho se fait plus posée que jamais, où la guitare, instrument central d’Imagho, se veut caresse, tandis que s’invitent des voix et un saxophone, ingrédients nouveaux au service de paysages sereins et mélancoliques, baignés de pluie et de brume. Et comme un tel anniversaire se devait d’être fêté dignement, Inside looking out s’accompagne, en bonus, d’un second CD compilation intitulé Rythm / Treble 1998-2008 qui propose, en dix-huit titres dont six inédits, de revenir sur le parcours, ô combien passionnant, d’Imagho.
Philippe Sandre – DSIDE
Un peu plus de dix ans de carrière pour le guitariste Jean-Louis Prades, natif de Saint-Etienne, avec plusieurs albums solo à son actif, dont les très beaux Nocturnes en 2002 et Someone controls electric guitar en 2005, que je suis en train de découvrir. C’est la magnifique pochette de ce nouveau double-CD, Inside looking out, qui a attiré mon attention. [Il arrive que l’intérieur soit décevant : aussi n’ai-je pas chroniqué le dernier album de Fields, Everything in winter, au superbe livret conçu dans l’esprit d’un Arcimboldo.]
Le guitariste a fait appel à quelques collaborations sur le premier cd, notamment des saxophones, pour développer une musique électro-acoustique délicate et rêveuse, qui s’étire avec volupté dans l’espace : une leçon de dépouillement et de simplicité pour écouter l’intérieur de l’extérieur. Le second cd est une compilation très généreuse titrée rythm/treble, 1998-2008, idéale pour découvrir ce musicien discret et sensible.
INACTUELLES
Derrière un magnifique packaging qui évoque le monde fantastique de Tolkien, Imagho présente son nouvel album Inside Looking Out, nouvelle pierre ajoutée à une discographie foisonnante. En effet, depuis 10 ans que Jean-Louis Prades a choisi de faire partager aux autres ses vignettes instrumentales imaginées, composées et jouées en solitaire, il aura déjà livré 4 albums, nombre de titres pour des compilations diverses et a été crédité de quelques collaborations fructueuses et remarquées, notamment avec Fragile et Ultra Milkmaids. C’est que, si Imagho se présente avant tout comme un virtuose de l’intimité, adepte de pièces instrumentales suggestives bâties autour de sa guitare, il aime faire partager son univers. C’est ainsi que sur Inside Looking Out, il a invité David Fenech et Vanessa Saraff à poser leurs voix sur ses arpèges et qu’un saxophone et quelques rythmes électroniques font discrètement leurs apparitions pour apporter de nouvelles couleurs à ses pièces de guitares. Imagho s’écarte alors des errements expérimentaux de certains de ses précédents disques, pour adopter un format plus concis et abordable. Avec l’aide de Hervé Thomas (de Hint), ses morceaux exhalent un parfum folk sincère, rehaussés d’une touche de jazz humble, voire d’influences de musiques traditionnelles, parvenant à exprimer tout à la fois le confinement de l’intimité et les grands espaces. On entend les cordes frottées et les glissements de doigts, et au fil des notes qui se diluent en réverbération, on croit deviner les respirations et les soupirs de son auteur. La brume laisse alors filtrer quelques rayons de soleil éblouissant.
Et pour démontrer que cet artisan ne doit pas rougir de la comparaison avec les maîtres du genre comme Jim O’ Rourke ou Fred Frith, Inside Looking Out est accompagnée de la compilation Rythm / Treble, une belle occasion de retracer le parcours d’Imagho au gré de morceaux piochés ça et là et de quelques inédits. On retrouve ici les belles pièces électro-acoustiques qui illuminaient son album Nocturnes, tel ce Bienvenue, composé à l’occasion de la naissance d’une petite fille. Ou encore un morceau improvisé et enregistré en live, Someone Controls Electric Guitar #2, tout en frottements de cordes et boucles, et d’autres exercices plus jazzy. En balayant sa discographie, on appréhende un peu mieux encore la personnalité d’Imagho, qui se dévoile avec modestie et tendresse au fil des crédits et des notes qui accompagne chaque morceau. Rythm / Treble reflète alors la musique d’Imagho, improvisée ou minutieusement construite, entre instantanéité et universalité.
A DECOUVRIR ABSOLUMENT
Imagho pas de mot. Les mots manquent, la peau parle. L’organique répond au synthétique. La transmission par l’émotion, on touche car on émeut. Imagho avance. Imagho fixe des points de rupture pour relancer un morceau. A fleur de peau (lament) la proximité est immédiate, toucher est alors physique, la sensation est palpable. Ecouter lament et mourir, toucher du doigt (l’acte est là volontaire et non subi) le passage vers l’autre côté. D’une musique rentrée Imagho fait un disque de partage. Donner après toucher, donc partager même si on frise l’intimité. Dans un café, un jardin public ou une cour d’école, Imagho n’obstrue rien, ne masque rien, non il partage. On cherche des parrains car l’enfant est beau, mais l’enfant est grand et son passé est aussi offert, l’offrande est ici physique. Le physique cela se touche, ça touche aussi, Imagho touche, touche au but, élargir l’instant en une éternité avec des limites, ne jamais obstruer. Prendre une base simple, laisser la note vivre, la laisser perdurer, attendre l’arrivée de l’autre avec délectation, profiter de l’instant, l’éternité....avec des limites. Les électrons sont libres, ils gigotent, font du bruit, semblent chanter sur une trame classique, jouir de la liberté d’être un électron. Le bois craque, il vit, il ne suspend pas le vol des notes, la main le touche. Imagho poétise sans règle, sans un cadre rigide et austère. La conquête d’un ouest (circaetes), un pèlerinage pacifique et marqué du sceau de la recherche du beau. Toucher, toucher, toucher...
Gerald de oliveira – A DECOUVRIR ABSOLUMENT
Dans la foulée de David Fenech (voir Muziq #13), Fennesz, Gastr del sol, Tortoise, Imagho coordonne des abscisses de guitares électriques et acoustiques qui prennent en compte le schéma de l’invention. Inside Looking Out (We Are Unique Records / La Baleine) est une collection de titres joués sans jouer, c’est à dire exprimés sans ornements à partir de l’évidence que le temps nous échappe.
GUY DAROL- MUZIQ
Imagho vient de fêter ses dix années d’existence, mais pour bon nombre d’entre nous, ce quatrième album tiendra plus du baptême que de la confirmation. Il n’est, heureusement, jamais trop tard pour se convertir, et Inside Looking Out constituera une excellente entrée en matière pour le profane. Imagho est le projet solo du stéphanois Jean-Louis Prades, guitariste protéiforme, actif au sein des bruyants Sketches of Pain, des énigmatiques Baka ! ou du duo folk Secret Name. Le postulat de ses excursions solitaires ? Produire des pièces instrumentales (souvent courtes), accordant une place centrales aux guitares (acoustiques et électriques), sur des tempis lents, des thèmes mélodiques simples mais des trames harmoniques raffinées. Le résultat est à la fois très accessible et subtil, savant mais humble, fréquemment poignant. Quelque part entre le Marc Ribot des jours paisibles, les plages les plus oniriques de Gary Lucas et la mélancolie sourde de The Durutti Column, Prades a trouvé une voie personnelle, favorisant les ambiances nocturnes, dans un climat de rêverie sereine ou de road-movie hivernal. Parcimonieux dans ses ornementations (quelques sons d’ambiance, des échantillons discrets en arrière-plan), Imagho s’offre ici quelques featurings délicats en conviant David Fenech au chant sur le bien nommé Lament ou en demandant à Daniel Palomo Vinuesa de lui tisser un tapis de saxophones pour Circaetes. Rien qui ne vienne entamer l’exemplaire sobriété de cet attachant paysagiste sonore, dont on pourra d’ailleurs remonter la discographie grâce à une compilation-bilan, intitulée Rythm/Treble 1998-2008, offerte par le label dans la pochette de l’album.
MAGIC
Dans une suite presque logique de l’album Nocturnes – son second, sorti en 2002, oui déjà – Imagho aka Jean-Louis Prades poursuit sa voie, creuse un sillon, tourne la vis. Toujours autant amoureux d’arrangements qui font la part belle à une guitare acoustique de renommée John Fahey, mais aussi Takeshi Nishimoto, Robin Allender et bien sûr Jim O’Rourke, le musicien stéphanois fait œuvre d’artisan, au sens le plus noble et le plus respectable du terme. Là où d’autres vous cochonnent leur manque d’inspiration en deux hurlements d’ampli, Prades remet sans cesse l’ouvrage sur le métier, puisant dans son inspiration cinématographique ("City of Glass" ornerait à merveille les films noirs des années soixante) des arpèges dignes des plus grands, augmentés çà et là d’une électronique d’autant plus discrète qu’elle séduit. Œuvre d’un mélomane que l’on devine acharné dans sa recherche intemporelle des atmosphères recueillies (sans pour autant sombrer dans la moindre sinistrose, bien au contraire), Inside Looking Out bénéficie en outre de l’apport de David Fenech (voix à la Antony Hegarty et ukulélé sur "Lament"), Vanessa Saraff (spoken word scandinave sur "Septentrion") ou Daniel Palomo Vinuesa (saxophones sur "Circaetes", titre dont nous retenons toutefois davantage la sublime partie de claviers ou les glissandi très americana), tout en déployant des richesses harmoniques que seules les écoutes attentives révéleront un peu plus chaque jour. Pour couronner ce disque exemplaire de modestie ET de talent, il est doublé d’une compilation de ses meilleurs morceaux et d’inédits (Rythm/Treble 1998-2008). Gâtés que nous sommes.
OCTOPUS
N’ayez pas peur. On n’est pas devant le fronton d’une église mais bel et bien devant le nouvel album d’Imagho. Rien à voir sauf peut-être que la passion qui anime Jean-Louis Prades, son implication totale a quelque chose de mystique et touche à la grâce. Si, si…N’ayez pas peur car le guitariste chercheur de son, laborantin de l’onde et improvisateur, exprime son moi intérieur dans une musique dite « expérimentale ». ça y est le mot est lâché et il y a à craindre qu’une partie du lectorat est allé lire la chronique d’en dessous. Pourtant, à l’heure où le post-rock est devenu un genre presque commercial, à une époque où Jim O’Rourke fait de la musique depuis déjà de nombreuses années, la musique d’Imagho sonne presque comme familière à nos oreilles. Quelques dissonances maîtrisées, quelques larsens laissés en liberté juste ce qu’il faut, Prades chevauche sa musique avec plus de doigté qu’auparant ; il l’a laisse vivre mais garde le contrôle, comme une éducation réussie. Inside looking out ressemble presque à un album de folk électrique, beau et courageux, qui distille une profonde mélancolie. Cet album est aussi celui de l’ouverture : des voix fragiles à l’extrême (David Fenech et Vanessa Saraff, sur le fil), un saxophone venu du jazz (Daniel Palomo Vinuesa) et un habillage électronique pointilliste (Cyclyk) permettent sans doute à Imagho de faire une musique plus humaine sans faire de compromis au conformisme. On se près donc à rêver que cet album touchant trouve le plus large des publics. On peut toujours rêver. En tout cas, cet album faussement less is more devient un beau marchepied pour la rêverie. En tout cas n’ayez pas peur, cet album ne mord pas mais caresse.
DENIS ZORGNIOTTI – MAGICBOX
Avec sa guitare, Jean-Louis Prades, alias Imagho nous emmènerait n’importe où. Sur les pentes glissantes de l’expérimentation aussi bien que sur les reposants plateaux d’un folk planant teinté de jazz. Sur ce cinquième album, c’est bien la seconde option qui est choisie, ma préférée. Car depuis 10 ans, celui qui fut à l’origine du combo noise Sketches of Pain, a construit une formidable reconversion, composée d’arpèges poétiques, et de boucles planantes. Quand le personnage ne se perd pas dans des ambiances trop abstraites à mon goût, il nous pond de petites perles de sensibilité. Et sur ce cinquième album, c’est bien ce genre de délices reposants que nous livre le bonhomme. Guitare délicate, posée sans a-coup, véritable invitation au repos et à l’évasion. Les voix prêtées par David Fenech et Vanessa Saraff (chacun sur un morceau) n’y changeront rien, Imagho nous berce vers le monde des rêves, avec ce toucher si particulier, hérité d’un certain jazz. Sur ces douze titres, Jean-Louis Prades développe tout son talent mélodique, et même s’il ne dépassera pas l’ultime "bienvenue", morceau au combien magnifique présent sur son second album, il arrive à nous livrer là un disque accessible et digne de ses plus beaux travaux.
A l’occasion de ses 10 ans d’activité, le disque est accompagné d’une compilation de ses meilleurs morceaux (dont le déjà cité "bienvenue"). Un excellent moyen d’avoir un aperçu complet de ses travaux et autres recherches. Les ambiances y sont souvent plus dépouillées qu’aujourd’hui, mais montrent que depuis 10 ans, Imagho développe un son et une approche étonnamment maîtrisée. Respect.
POSITIVE RAGE
C’est avec le 2ème album Nocturne (sorti en 2002 sur le label FBWL), que beaucoup ont fait la connaissance d’Imagho, projet du musicien Jean-Louis Prades, auteur par ailleurs de nombreuses collaborations sur divers projets expérimentaux. Aujourd’hui, il sort son cinquième album "Inside looking out" dans lequel on découvre une musique folk bucolique, très tranquille, à peine perturbée par quelques field recordings et autres sonorités numériques.
Dominé par les guitares, "Inside looking out" propose, la plupart du temps, des titres instrumentaux si l’on excepte la participation de David Fenech et de Vanessa Saraff qui prêtent leur voix sur deux titres. Un album tout en douceur, qui peut rappeler certains travaux de Jim O’ rourke et que l’on pourra apprécier en plus d’un second disque qui reprend des anciens titres d’Imagho ainsi que des inédits…
ONDEFIXE.NET
Someone controls electric guitar
Jean Louis Prades / imagho fait partie de ces nombreux musiciens qui ont signé un pacte d’amour et d’aventure avec la guitare. Instrumentiste accompli, il sait travailler les mélodies et les arpèges. Pourtant, c’est de plus en plus souvent vers les traitements des harmoniques qu’il dirige son travail (en tout cas celui qu’il publie). Pour cela, assisté d’un appareillage informatique, il pratique la dissection, la coupe, la greffe et le séquencage. Il allonge, illumine et fait crépiter. En un mot, il réchauffe. Someone Controls Electric Guitar est un nouveau témoignage de ces expériences où le musicien élève ces bruits que d’autres fuient (craquements, tremblements fragiles) au rang d’intervenants nobles. Il en dégage une grande mélancolie, miroir de ses arpèges automnaux, controlée comme on l’entend par le musicien fantôme.FEAR DROP #12, JUIN 2005
S’il fallait ajouter une phrase au sujet des rapports entre la musique et la technique, ce serait celle-ci : "Écoutez someone controls electric guitar d’Imagho". Phrase d’encouragement que l’on signerait avec d’autant plus de conviction que cet album, conçu à partir d’une seule guitare électrique et d’un ordinateur, témoigne d’un art peu commun de l’improvisation. Ce que permet la technique (en l’occurrence : l’usage de l’informatique), c’est d’improviser seul avec soi-même en développant plusieurs lignes simultanément. Ce qui n’était auparavant possible que par le moyen de l’overdub, à savoir : la superposition de plusieurs couches musicales, est rendu possible par le traitement informatique du son et ce, non plus seulement en différé, mais en temps réel. (…) Ce sont sept fragments issus d’années d’improvisation (de 1999 à 2004) qui forment en quelque sorte une méthode pratique pour guitare expérimentale assistée par ordinateur, une méthode pour une approche de l’instrument que l’on espère d’avenir
INFRATUNES
Ce n’est pas un hasard si la nouvelle sortie du très précieux label Hitomi recordings, la nouvelle production du guitariste IMAGHO, s’intitule "Someone controls electric guitar". En effet, il y a quelqu’un qui la maîtrise, cette guitare électrique, et de bien belle manière. Si les paroles du titre "Electric guitar" des Talking heads ont inspiré le titre de ce nouvel album, on est bien obligé d’acquiescer, de s’incliner devant les sept improvisations calmes, matures, éthérées qui constituent cet opus. La première pièce convoque les manipulations d’Oval qui aurait pris un calmant avant de mettre ses machines en route, tandis que les glitchs de larsens ne sont pas sans rappeler certaines productions minimalistes des teutons de Raster-Norton, notamment les manipulations de guitare d’un Hervé Boghossian, par exemple. Tout en élégance et en finesse, Imagho livre des "soundscapes" d’une qualité de son impressionnante, tant le grain de la guitare est pur, vierge, se plaçant donc en digne successeur de Loren Mazzacane Connors par exemple (…) si l’un de ses précédents albums "Nocturnes" (sorti chez FBWL en 2002) m’avait déjà comblé de grâce, cette nouvelle portion de grands espaces transporte
A DECOUVRIR ABSOLUMENT
Une belle rencontre que voilà, celle de la jeune structure Hitomi à la ligne graphique, esthétique et musicale irréprochable, et Jean Louis Prades, sans doute un des guitaristes français les plus talentueux (et donc mésestimé) de sa génération. Jean louis Prades a mené bien des batailles sur les champs de guerre de la noise et de l’expérimental (Baka !), de l’émo-core (Sketches of Pain), sur les ruines fumantes de la manipulation informatique (Laptop/frz) ou encore en duo en compagnie de Fragile (un Ombresombres magnifique). L’attachement qu’on lui porte, ce qui fait la grandeur de ses compositions et de son phrasé musical n’est pas à rechercher dans une technique savante ou dans l’examen et la pratique de structures alambiquées ; bien au contraire, ce qui fonde l’estime et l’intérêt de son jeu relève bien davantage de ce souci d’économie, de sobriété dans les accords et harmonies. La frugalité des notes dispensées, la pondération des effets laissent alors les fils du silence et de la mélodie s’entrelacer, se frôler, quelque part entre contact véritable et effleurement contenu (…) Un grand monsieur pour un très grand album.
JADEWEB
The seven pieces here are all improvised on an electric guitar with the addition of delay, ’loopers’ and ’most recently a laptop’, as it says on the cover (…) His sound is a bit like Oren Ambarchi (with the sound effects being audible), but the hectic of free improvisation combined with the laptop techniques of say Fennesz (or so many others from this field). It’s nice stuff, especially the more ambient pieces (…).
STAALPLAAT VITAL WEEKLY
nocturnes
nocturnes est à mon avis un album majeur.
PEEK A BOO
carried by polymorphous guitars and home made loops, Imagho’s music conveys an unrivalled emotion where warmth goes alongside with Arctic atmosphères (…) This release contains never ending beautyness that will lead your dreams into unknown areas .
AMANITA
Essentiellement basée sur les guitares, la musique d’Imagho sait néanmoins s’enrichir de samples ou encore de field recordings. Un travail important est effectué sur le son, créant ainsi une atmosphère particulière, propre à l’artiste. En ce sens, cet album s’inscrit dans la continuité des précédents. Par contre, il est clair à l’écoute de ce disque que les mélodies prennent plus d’importance, et décident parfois même de la structure entière d’un morceau, s’incorporant parfaitement dans ces ambiances nocturnes et expérimentales. Les exemples les plus frappants sont "Pour une fois" et "Bienvenue", dont les guitares acoustiques nous fournissent de sublimes mélodies. Le compromis est très bien réussi entre le mélodique et l’expérimental (…) On trouve donc au final un album mur, dans lequel Imagho utilise intelligemment ses guitares pour installer des ambiances intimes, profondes, et plus que jamais "nocturnes". Je ne peux que vous conseiller de vous procurer cet album ! Un véritable bonheur !
INDIEPOPROCK.NET
J’avais déjà été séduit par son premier album, "images des mondes flottants", et me voici à nouveau sous le charme de ce "nocturnes". (…) Principalement axées autour de la guitare, les dix compositions de ce second album déstabilisent par leur beauté et leur sérénité. Le temps semble s’allonger. Les sons de guitares sont sublimes. Les influences s’ouvrent sur divers horizons, tous plus féeriques les uns que les autres (avec quelques angoisses nocturnes toutefois). (…) Je pense à "pour une fois", le second titre et surtout "bienvenue", le quatrième" qui atteint une beauté rarement égalée. (…) Imagho arrive à créer un monde fabuleusement poétique autour de la guitare, sans tomber dans l’élitisme ou l’abstrait, sans en faire trop, ni pas assez.
POSITIVERAGE
images des mondes flottants
Imagho m’a stupéfait de maturité et de beauté (…) il se démarque des guitaristes improvisateurs de sa génération.
FURIA
imagho fait preuve d’une formidable personnalité (et) présente sans aucun doute un artiste prometteur.
PEACE WARRIORS
tout débute par un titre magique, "route", véritable invitation au voyage et à la rèverie (…) rarement un si jeune projet aura su se doter d’un tel pouvoir de suggestion.
18, JARDINS
c’est presque à l’intérieur de ses cordes que jl Prades a dû prendre place pour extraire autant d’émotion de sa guitare.
FEAR DROP
un album qui rend compatibles simplicité, dextérité et sens de la mélodie. L’évocation brumeuse de paysages sonores trop rarement foulés. Merveilleux
JADEWEB
imagho est l’un des projets les plus touchants ayant vu le jour récemment.
L’ULTIME ATOME
boucles, vagues, glissements et frottements électroniques dessinent une succession de véritables travellings musicaux, à l’instar d’un road movie. Un climat ambient qui rappelle les meilleurs moments de Fripp & Eno, en restant très personnel.
GUITAR PART
fragile.imagho "ombresombre"
peut-on encore parler de collaboration alors qu’on est en présence d’une osmose parfaite entre machines (discrètes et sensibles) et arpèges de guitare (fluides et volatiles) (…) l’humilité appuyée des musiciens face à leur musique ne doit pas cacher la flamboyante beauté de leurs compositions (…) à trop vouloir fouiller la délicatesse, on en tire des chefs-d’œuvreJADEWEB
une très grande précision harmonique et mélodique. Une poésie subtile et nostalgique
OCTOPUS
imagho & ultra milkmaids "by mail..."
a CD in which the magic of these calm sounds, encompassing tones and relaxing tracks works well, and which manages to stay experimental while being pleasant and accessibleRECYCLE YOUR EARS
ce CD renferme une quantité d’atmosphères légères, subtiles et pointues. Quelque chose qui se rapproche des productions de Zoviet France ou Biosphère. On y trouvera donc 11 morceaux très agréables et organiques. Vraiment une des plus belles productions en la matière, que je recommande fortement
CESIUM IMPACT